Pour sa huitième édition, le cabinet de dessins contemporains DDESSINPARIS investit l’Atelier Richelieu du 16 au 20 septembre 2020. Sous la direction artistique de la fondatrice du salon Ève de Medeiros, le salon DDESSINPARIS évolue chaque année afin de valoriser et soutenir des artistes français et internationaux encore peu visibles. La dernière lauréate du Prix DDESSIN {19}, Ji-Eun Yoon, a pu bénéficier d’une résidence de création à la villa Saint-Louis Ndar de l’Institut Français de Saint-Louis, au Sénégal.
Pour The Art Momentum, l’artiste d’origine coréenne livre ses impressions sur son expérience vécue, dans une discussion croisée avec Ève de Medeiros afin de mieux connaître les enjeux de cette association artistique.
Gwenaëlle Fenon : Ji-Eun Yoon, Eve de Medeiros, bonjour ! Vous vous êtes rencontrées lors de la dernière édition du salon DDESSINPARIS où vous avez remporté, Ji-Eun Yoon, le Prix « DDESSINPARIS / INSTITUT FRANÇAIS DE SAINT-LOUIS DU SÉNÉGAL » par un jury indépendant composé de professionnels du monde de l’art et de la culture ainsi que d’amateurs éclairés. Félicitations !
D’année en année, le cabinet de dessins contemporains a su gagner la confiance des galeristes et des professionnels du marché de l’art avec une sélection d’artistes toujours aussi éclectique, contribuant ainsi à positionner le salon à l’avant-garde de ce médium. Pourriez-vous, Ève de Medeiros, nous raconter l’histoire de votre rapport au dessin, et la manière dont ce médium a évolué dans la ligne artistique du salon DDESSIN ?
Ève de Medeiros : Je travaille dans le milieu de l’art depuis plus de 15 ans. Fonder DDESSINPARIS a été l’aboutissement d’une longue recherche, d’un parcours pluriel jalonné de rencontres et de découvertes. Un parcours qui m’a permis d’avoir une connaissance approfondie du dessin, de la feuille, dans ses formes classiques aussi bien que dans ses formes les plus contemporaines.
Je suis partie d’un constat très simple à l’époque, qui me semblait problématique : les galeristes et les artistes de la jeune scène artistique n’avaient que très peu la possibilité d’être présentés entre les murs des foires existantes et dominantes. L’enjeu était de faire connaitre et reconnaitre au plus grand nombre de collectionneurs, d’amateurs d’art, éclairés ou non, et à un public néophyte, la jeune scène artistique du dessin contemporain : des dessinateurs-plasticiens, des illustrateurs et des bédéistes.
Le dessin a évolué depuis 2013, date de création de DDESSINPARIS, de même que le rapport que le public et les professionnels de l’art entretiennent envers ce médium fondateur. La ligne artistique du salon a toujours été d’accompagner et de valoriser cette évolution du dessin contemporain, de la scène qui le pratique, et d’en montrer toutes les facettes, sans tabous ni barrières. Il s’agit de révéler un patrimoine vivant, en mouvement, et de lui donner toute la place qu’il mérite dans le paysage artistique et culturel contemporain. Mon travail consiste donc à rester en alerte, à faire preuve d’une curiosité sans faille, afin de faire la promotion d’une pratique artistique contemporaine d’avant-garde, qui s’inscrit dans le présent et se projette dans l’avenir.
G. Fenon : Ji-Eun Yoon, le prix DDESSIN{19} signe votre première récompense dans votre jeune carrière. Que représente la possibilité, pour un artiste, de faire une résidence de création suite à la réception d’un prix ?
Ji-Eun Yoon : Pour les raisons que Ève a soulignées, l’ambiance du salon DDESSIN était différente de celle des autres salons auxquels j’ai pu participer ou que j’ai eu l’occasion de visiter. Notamment, le caractère particulier du lieu apporte une certaine intimité au salon DDESSIN, où je me suis sentie rapidement à l’aise et plus libre. J’avais en effet l’impression de visiter les ateliers ou les appartements de chaque artiste qui était présenté !
Avoir la chance de pouvoir faire une résidence suite à la réception d’un prix donne une énorme énergie positive ! La résidence permet de sortir de l’atelier pour découvrir une pluralité de nouvelles choses et, peut-être, de nouvelles façons de travailler, dans un laps de temps déterminé et donc, forcément, court… Pour moi, ce sont des conditions idéales pour travailler et développer de nouveaux projets. J’ai conçu mon séjour comme une chance, voire parfois comme un certain luxe dans la mesure où je disposais d’un temps privilégié pour développer mon univers artistique, c’est pourquoi je me suis beaucoup investie pour produire de nouveaux travaux !
G. Fenon : Au-delà de la dimension artistique, ce partenariat s’inscrit dans le projet d’une rencontre entre un artiste et de nouveaux horizons culturels. Depuis sa création en 2013, le salon offre au lauréat l’opportunité de partir en résidence en partenariat avec des Instituts Français situés en Afrique. Tout d’abord à Tanger (Maroc), puis à partir de 2018 à Saint-Louis (Sénégal). Ève de Medeiros, d’où vient l’intérêt que vous portez pour ces villes africaines ? Pouvez-vous nous expliquer la genèse de ces projets de résidence et tout particulièrement celui associé au prix « DDESSINPARIS / INSTITUT FRANÇAIS DE SAINT-LOUIS DU SÉNÉGAL » ?
È. de Medeiros : Mon travail, c’est d’inventer un monde sans frontière dans lequel les artistes, leurs galeries, les collectionneurs, les professionnels du monde de l’art et le public puissent se retrouver et dialoguer sur le créneau de l’émergence.
Le salon se prépare sans relâche toute l’année. Dans cette quête, je voyage aux quatre coins du monde, découvrant des scènes fascinantes, comme le Mexique ou la Tunisie, en passant par l’Australie, le Brésil, le Japon, le Togo, le Bénin et l’Afrique du sud et bien d’autres pays encore.
Au départ, il y a d’abord la volonté de créer des passerelles entre tous ces viviers de création, et plus particulièrement entre l’Afrique et les autres continents, en raison d’une histoire commune. C’est ma rencontre, alors, avec le directeur de l’Institut Français de Tanger, Alexandre Pajon qui a motivé la première résidence de création. Ensuite, Marc Monsallier, avec qui je partage une envie de faire rayonner l’art contemporain sur le sol africain, et la même curiosité pour les scènes artistiques du monde entier. En 2018, il m’a proposé de le suivre, lorsqu’il a été nommé à la direction de l’Institut Français de Saint-Louis du Sénégal.
DDESSINPARIS est un salon qui défend la découverte et l’ouverture. Le point de départ de ces résidences de création réside dans le motif de la rencontre, mais surtout dans la volonté de faire connaître et de connecter au continent africain des artistes qui ne pouvait peut-être n’avoir jamais mis les pieds en Afrique. Ces projets ont été motivé par cette volonté de faire découvrir à des artistes européens ou d’ailleurs, l’Afrique et toute la richesse que ce continent pluriel offre à la création. En ce sens, le temps de la résidence permet de renouer avec les valeurs de rencontre et de partage entre les cultures, qui ont tendance à s’estomper dans la frénésie des grandes villes et de la mondialisation.
G. Fenon : En parlant de cette importance d’une implication locale de l’artiste, la villa Saint-Louis Ndar met un point d’honneur à la dimension d’ancrage du projet de l’artiste dans le territoire à travers des formes diverses d’échanges avec la population locale. Durant votre résidence, vous avez réalisé, Ji-Eun Yoon, une œuvre avec un artisan local. Pouvez-vous nous parler davantage de cette collaboration artistique ? Comment se sont déroulés vos échanges avec la population saint-louisienne ?
J-E. Yoon : Le programme à la résidence me permettait de pouvoir réaliser une exposition de mes travaux lors de la dernière semaine du séjour. J’avais environ 17-18 jours pour réaliser ces œuvres. Pendant ce temps-là j’ai préparé les dessins et j’ai pris contact pour entamer une collaboration avec Demba, un artisan menuisier de Saint Louis pour réaliser une installation. L’objectif de cette installation était de « réveiller » un passé endormi, dont témoigne l’architecture, en révélant la synchronicité de celui-ci avec la vie contemporaine dans la ville.
L’installation « praxinoscope » devait physiquement être mise en mouvement par les visiteurs de l’exposition. C’est la ville de Saint-Louis que j’imaginais alors prendre vie à travers l’énergie de ses habitants eux-mêmes. Je voulais essayer de retranscrire ces sensations ressenties au contact de la ville, et de réaliser des dessins qui bougent, parlent et pensent… C’était la première fois que je collaborais avec quelqu’un d’autre, et en plus dans un lieu qui ne m’était pas familier, c’était excitant ! Demba a été très rapide et méticuleux dans la fabrication, et cela a été un grand plaisir de travailler avec lui. C’était une nouvelle expérience pour moi, mais pour lui également ! Enfin, la dernière semaine, j’ai donné deux jours de workshop auprès des enfants d’une association, And Taxawu Talibés. J’ai réalisé avec eux un mini praxinoscope avec des pots de confiture, un plateau tournant et leurs propres dessins. Les enfants ont été charmants, ils se sont montrés très sages et très attentifs à tout ce que je leur proposais. Grâce à toute l’équipe, les conditions de travail à la résidence de l’Institut Français étaient vraiment parfaites. Les échanges avec les habitants lors de mon exposition étaient intéressants. J’étais impatiente de connaître leurs réactions face à mon travail, et eux aussi étaient curieux de mes dessins, et souhaitaient en savoir davantage sur la façon dont ils étaient liés à la perception que j’avais de Saint Louis.
G. Fenon : Ève nous a parlé du dessin contemporain comme un patrimoine vivant, en mouvement, et donc qui se laisse traverser par une pluralité d’autres médiums, comme en témoigne la collaboration avec un artisan menuisier dans la création de votre « praxinoscope », Ji-Eun. Cette notion de transdisciplinarité se retrouve à travers votre pratique artistique. Vous vous êtes en effet spécialisée en gravure lors de votre licence en art plastique à l’université de Hongik à Séoul en 2003 et le travail sur le bois que vous avez réalisé à un certain moment de votre parcours se retrouve aujourd’hui dans la précision et la finesse des détails dessinés. Lors de cette résidence, l’installation que vous avez créée témoigne de cette importance de dépasser les frontières disciplinaires dans la création.
Pourriez-vous nous donner toutes les deux votre point de vue sur les apports d’une telle communication entre les disciplines et la nécessité aujourd’hui de croire en cet éclatement dans l’approche du dessin ?
È. de Medeiros : À travers DDESSINPARIS, je me suis donnée comme mission d’affranchir le salon d’une forme de “catégorisation” trop systématique du dessin contemporain et de l’art en général. Il s’agit, édition après édition, d’ouvrir le plus largement possible le champ du dessin contemporain. D’un point de vue formel et esthétique, mais aussi territorial et thématique.
J-E. Yoon : Je pense aussi qu’il n’y a pas de limites au mélange de techniques différentes dans le domaine du dessin. Selon moi il n’y a plus trop de sens à classer les œuvres dans telle ou telle catégorie en fonction des techniques utilisées… Les artistes choisissent les techniques les plus appropriées pour ce qu’ils veulent montrer, et cela implique souvent une dimension combinatoire. Personnellement j’aime effectuer un travail minutieux, et je privilégie souvent les matériaux comme le crayon, et les crayons de couleur qui me permettent un contact plus intime avec l’œuvre. Je peux ainsi m’exprimer plus délicatement, d’une façon différente que si j’emploie la peinture à l’huile ou la peinture acrylique. J’aime aussi le travail de la matière, du support : avec le bois et le papier il y a beaucoup de possibilités, beaucoup de textures possibles. Quand j’ai commencé à travailler avec le bois ce sont tout d’abord les veines du bois qui m’ont beaucoup attirée, elles ont été une source d’inspiration pour mes dessins. C’est la raison pour laquelle je travaille avec les deux supports.
L’architecture de la ville m’a beaucoup inspiré pour le dessin. Je m’intéresse beaucoup à la trace de l’abrasion du temps dans mes travaux actuels.
G. Fenon : Cette résidence de l’Institut Français de Saint-Louis souhaite s’affirmer comme un laboratoire artistique autour des questions d’interculturalité. La ville en elle-même se définit comme un carrefour-monde, de par sa situation géographique et son histoire coloniale avec la France. Vous travaillez Ji-Eun Yoon sur la simultanéité des temps, des espaces, des actions et des lieux que vous faites coexister sur un même support. Etant d’origine Coréenne, pouvez-vous nous parler de la manière dont vous avez transposé et vécu ces rapprochements intellectuels et artistiques dans votre projet “Synchronicités-Saint Louis dans ma tête” ?
J-E. Yoon : Justement, comme je travaille sur la temporalité, Saint Louis était un lieu très inspirant. La ville est très belle et remplie d’un très grand nombre de couleurs qui, pour moi, reflétait l’accumulation du temps. Lors de mon séjour, j’avais l’impression de déambuler sur les lieux de tournage d’un film. Tout d’abord, j’ai commencé à prendre beaucoup de photos des bâtiments anciens, des moutons, du fleuve et de certaines maisons cassées, ou abandonnées, etc… L’architecture de la ville m’a beaucoup inspiré pour le dessin. Je m’intéresse beaucoup à la trace de l’abrasion du temps dans mes travaux actuels et ce séjour à Saint Louis a souvent fait travailler mon imagination. Notamment, la vie que j’avais sous les yeux me renvoyait à celle des années 1960-1970 en Corée du Sud. D’origine coréenne, me confronter à ce nouveau territoire m’a donc permis d’imaginer l’époque de la colonisation de Saint Louis. Comme la Corée a aussi été colonisé au début du XXe siècle par le Japon, je me suis sentie naturellement guidée dans le passé. Cela m’a donné l’envie d’en savoir plus sur l’histoire et d’imprégner mes œuvres de ces réflexions.
G. Fenon : Vous en parlez très bien, ce partenariat soulève une problématique plus qu’actuelle dans le contexte de la mondialisation ; celle de la transculturalité efficiente par les mobilités. L’expérience vécue dans un nouveau territoire peut ainsi aboutir à une transformation qui implique une création inédite. Pouvez-vous nous expliquer, Ji-Eun Yoon, de quelle manière ce temps de création privilégié et cette mobilité ont-t-ils nourri et fait évoluer votre pratique artistique ?
J-E. Yoon : C’était une première fois pour moi, à la fois d’être en résidence et d’être dans un nouveau territoire, sur un nouveau continent… cela m’a beaucoup influencé. Cela aurait plutôt été étonnant si mon travail n’en avait pas été changé. Comme je l’évoquais précédemment, les dessins réalisés à la villa Ndar Saint-Louis montrent à quel point j’ai été marquée par les couleurs de la ville. Contrairement à mes anciennes créations que je réalisais principalement en noir et blanc, avec ce projet je n’ai jamais utilisé autant de couleurs ! Cela m’a permis d’expérimenter d’autres horizons sur le dessin et ma pratique vers un tout autre style graphique. Notamment, par l’utilisation de l’aquarelle je souhaitais jouer avec des effets de transparences et de flous pour que l’on ressente vraiment l’atmosphère de la ville que j’ai éprouvé lors de ce séjour, au-delà de toute vision réaliste. Ce fut alors un voyage très sensoriel ! Personnellement, cette occasion m’a ouvert une nouvelle fenêtre sur le monde. Le changement était fort et même violent, dans un sens positif. Tout ce que je voyais et entendais était complètement différent de mon environnement habituel : c’était autre chose ! Cela a été pour moi une grande expérience, qui m’a profondément marqué.
La création se nourrit toujours de recherches et d’explorations…
G. Fenon : Depuis quelques années, l’Afrique est sur toutes les lèvres dans le marché de l’art contemporain. Pourtant, il est un fait que les œuvres des artistes africains sont montrées principalement dans les centres d’art occidentaux, et les résidences d’artistes en Afrique ne sont pas assez médiatisées. Cela témoigne de la persistance d’une idée que la “légitimité” et que la renommée des artistes africains se font sur le sol occidental, notamment français. Ève de Medeiros, vous affirmez donc une fois de plus un engagement, celui de valoriser la création sur le continent africain en Afrique de l’Ouest, et plus précisément au Sénégal. Quel dessein souhaitez-vous entreprendre avec ce partenariat entre le salon et les lieux d’art contemporain en Afrique ? Souhaitez-vous rompre avec cette inégalité dans la valorisation de la création à travers les lieux où elle s’inscrit ?
È. de Medeiros : Depuis la première édition de l’événement en 2013, je m’efforce de créer des ponts entre les différentes régions du monde, entre les cultures, les pratiques, les sensibilités, afin d’accompagner et encourager. J’aimerai insister ici sur la notion de pont, car elle inscrit ma démarche dans une dynamiques d’échange(s), de tissage et de métissage. La création se nourrit toujours de recherches et d’explorations… et le voyage est une source inépuisable d’inspiration. C’est ainsi que Nima Zaare Nahandi, artiste iranien lauréat du Prix DDESSINPARIS {13}, a pu découvrir le Maroc. L’artiste était représenté par la Dastan’s Basement Gallery, jeune galerie du nord de Téhéran ouverte quelques mois plus tôt. À une époque où les jeunes galeries peinent à montrer leurs artistes sur les foires, et où le Moyen-Orient et l’Afrique ne suscitaient pas encore l’intérêt qu’on leur connaît aujourd’hui, je pense qu’il était d’autant plus important d’initier ce mouvement.
Quant à la reconnaissance des artistes du continent africain sur nos sols, il me semble qu’elle a eu lieu sous l’impulsion des diasporas, d’abord en Amérique puis en Europe, et a connu un essor relativement récent en France. Les marchés occidentaux commencent à s’en emparer grâce au travail de valorisation des collectionneurs, artistes et professionnels de la culture issus du continent ou de ses diasporas, qui ne nous ont pas attendus pour développer leur écosystème. Des initiatives se développent rapidement dans les 54 pays de ce continent riche, pluriel et effervescent. Je pense notamment à la résidence fondée par Barthélémy Toguo au Cameroun, Bandjoun Station, de RAW Material Company à Dakar, ou aussi plus récemment, à celle de Kehinde Wiley, Black Rock, aussi à Dakar.
G. Fenon : Ji-Eun Yoon, vous m’avez dit que c’était la première fois que vous vous êtes rendue sur ce continent et dans ce pays en particulier. Après cette première expérience de résidence, voudriez-vous partir à nouveau dans un pays africain pour y réaliser un projet artistique ? Et à long terme Eve de Medeiros, dans quel autre pays africain et avec quel Institut Français – s’il y en a un -, aimeriez-vous imaginer un futur partenariat pour le prix DDESSINPARIS ?
J-E. Yoon : Oui, bien sûr avec un grand plaisir ! Dès la première semaine de la résidence à Saint Louis j’ai pensé que ce séjour serait trop court !
È. de Medeiros : Ma réflexion se développe toujours à partir d’une envie plus globale, celle de faire évoluer positivement et durablement l’écosystème qui s’est formé autour des créateurs contemporains. J’imagine ensuite des façons d’y parvenir, grâce aux projets que je mène dans le cadre de DDESSINPARIS. Les modalités pratiques de leur mise en œuvre se font en fonction des opportunités qui se présentent, au gré des voyages et des rencontres. J’ai fait mes choix en fonction des affinités que je développais avec certains acteurs du milieu de l’art contemporain, et des valeurs, projets, concepts ou causes que nous pouvions défendre ensemble.
Mais si je devais vraiment réfléchir d’abord en termes de lieu, je crois que mes origines afro-brésiliennes me conduiraient à Cotonou (Bénin), Lomé (Togo) ou Salvador de Bahia (Brésil). Il est certain, quoi qu’il arrive, qu’il serait très important pour moi que ce lieu ait un lien avec le continent africain ou son histoire.
Une interview de Gwenaëlle Fenon
→ Galerie Maria Lund >Ji-Eun Yoon
Featured image : Ji-Eun Yoon, “Voyage dans ma tête 22”, 2020. Aquarelle, acrylique, crayon et crayon de couleur sur papier, 34,5 x 35,5 cm. Courtesy of the Artist.
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